Pour la première exposition d’œuvres de sa collection au sein du nouveau bâtiment, le mudac fait écho à un message fondamental. Fidèle à ses valeurs, engagé et ancré dans les thématiques de société, le mudac nous invite à Écouter la Terre.
Écouter la Terre
La crise climatique et environnementale constitue certainement l’enjeu le plus important du XXIe siècle auquel l’humanité doit faire face. La Terre souffre et tente de nous alerter par divers moyens : dérèglements climatiques, hausse du niveau des eaux, diminution de la biodiversité ou encore extinction de certaines espèces. L’urgence écologique résonne aux quatre coins du globe et ce jusque dans l’univers du design et des arts appliqués. Le mudac – constituant sa collection en résonance avec des thématiques sociétales liées à l’actualité – rassemble depuis quelques années des pièces qui nous rendent attentif·ves à ce que la Terre nous dit.
Écouter la Terre propose une immersion dans la collection du mudac où les disciplines variées qui la constituent – design, art verrier, céramique, arts graphiques et bijou contemporain – se côtoient et reflètent les enjeux du changement climatique. Les œuvres attestent de l’engagement des designers et ouvrent le champ des possibles. Elles sont un appel, celui qui nous supplie de ne plus considérer la nature uniquement sous le prisme de la rentabilité, de la productivité ou comme une ressource sans limite devant servir les activités humaines. Elles nous poussent à tendre l’oreille aux phénomènes qui témoignent de la diversité de notre planète et de prendre conscience de la fragilité de cet équilibre.
Guide de visite
Pour toutes les personnes souhaitant visiter librement l’exposition, un guide de visite est mis à disposition du public gratuitement. Une brochure proposant un parcours spécialement adapté aux enfants de 8 à 12 ans est également disponible pour découvrir l’exposition Écouter la terre.
Bertille Laguet, Juratuf n°2, 2018
Table basse en acier peint, « designflex© », 60 × 40.2 × 55 cm
Cette table basse est fabriquée à l’aide d’un matériau nommé « designflex » qui consiste en une surface de pierre naturelle, renforcée par une fibre de verre et de la résine rendant le matériau flexible, incassable et impérissable. Bertille Laguet utilise son savoir-faire dans le métal afin de créer une ossature métallique minimale puis applique la fine feuille de pierre grâce à un assemblage astucieux inspiré des méthodes traditionnelles de la forge.
Le résultat est stupéfiant: en apparence faite de pierre massive la table est en réalité très légère et élégante. Cette pièce reflète à merveille l’état d’esprit de la designer : innovation dans l’utilisation de matériaux insolites, déploiement de ses diverses habiletés ainsi que fabrication consciente.
Boris Dennler, Radiator Chair, 2016
Radiateur recyclé et sablé, vernis, métal, 90 × 50 × 80 cm
L’idée de Radiator Chair est née lors d’une visite chez un ferrailleur. Au sommet d’un amas d’objets se trouvait un vieux radiateur tordu et, de loin, l’artiste y a décelé la forme d’une assise. Une fois rapporté chez lui, il a tenté d’accentuer cette torsion jusqu’à obtenir un siège. Il s’agit davantage d’une pièce qui habille un espace qu’une assise confortable – la matière est froide mais le concept de chaleur intervient avec l’idée de la fonction originelle du radiateur. Le designer se plaît à dépasser les catégories classiques en prenant des objets exigeants à challenge et en leur attribuant une forme, une fonction et un statut nouveaux. Trouver des solutions innovantes à travers le prisme du design pour éviter l’obsolescence des objets, notamment des matières plastiques dont les conséquences sont désastreuses pour la planète, est l’un des moteurs de sa démarche.
Laura Couto Rosado, Veilleuse tellurique, 2015
Porcelaine, dorure à l’or, LED, connexion informatique, H 25 cm
Comme un signal au cœur de la pièce, la Veilleuse tellurique pulse. Elle retransmet via des lumières LED colorées l’activité sismique suisse en temps réel. Celles de faible intensité témoignent de l’activité continue de la Terre. L’œuvre est reliée à un processeur, connecté à un ordinateur, qui permet d’interpréter les données sismiques enregistrées sur internet. Dès lors, chaque secousse, invisible mais perceptible, est relayée à l’aide des signaux lumineux. Objet unique réalisé en collaboration avec la Manufacture de Sèvres, le corps de la veilleuse est en porcelaine émaillée et décoré d’un fin motif doré à l’or.
Commissariat | Amélie Bannwart Isaline Vuille |
Scénographie | Magali Conus Boris Dennler |