The Sun is Gone

2025

© Lou-Vanille Tissot-Daguette

Cet ensemble de sept diora­mas, réali­sés par des étudiant·es en master Space & Commu­ni­ca­tion, se déroule pendant ou après la dispa­ri­tion du Soleil : spec­tacle de sa mort, soupe origi­nelle, monde dépourvu de gravité, etc. Autant de scènes à décryp­ter, entre­mê­lant faits, spécu­la­tions et prédic­tions. Ces diora­mas revi­sitent en effet les Nutshell Studies of Unex­plai­ned Death, les maquettes de scènes de crime minu­tieu­se­ment fabriquées au milieu du XXe siècle par Frances Gless­ner Lee, méde­cin légiste améri­caine.

© Lou-Vanille Tissot-Daguette

© Rahel Rippel & Jan Kaminski

© Romane Buffat & Eléa Malmouche

© Manon Boyer & Léa Gruaz

Louna Passal, Élie Girard, Auto­coo­kable Pig

Le soleil a été priva­tisé par des multi­na­tio­nales. Le monde d’en haut, riche, accède à la lumière en payant un abon­ne­ment, tandis que le monde d’en bas, pauvre, vit dans l’obs­cu­rité, éclairé grâce à la lumière des publi­ci­tés, omni­pré­sentes, diffu­sées sur des écrans géants. Les habi­tant·es survivent dans des voitures-habi­ta­tions entas­sées sur des écha­fau­dages, se nour­rissent d’Auto­coo­kable Pig, du porc géné­tique­ment modi­fié.

 

Rahel Rippel, Jan Kaminski, Primor­dial Soup

La théo­rie de la Soupe primor­diale décrit le commen­ce­ment de la vie sur Terre il y a des milliards d’an­nées. La fin de la vie orga­nique serait-elle un retour à cette soupe ? Lorsque le Soleil sera mort, l’Être conscient aura absorbé le temps. Une fin infi­nie n’est plus une fin, il n’y a plus de forme, seule­ment de la matière.

 

Romane Buffat, Eléa Malmouche, Sun II

En 2075, l’hu­ma­nité s’ali­men­tera entiè­re­ment à l’éner­gie solaire, grâce à un satel­lite miroir permet­tant de reflé­ter sans arrêt la lumière du soleil sur la terre. La nuit n’exis­tera plus, ni les cycles de repos ; la produc­ti­vité humaine et indus­trielle attein­dra son apogée. Cinquante ans après la deuxième édition de la Solar Bien­nale, le mudac accueillera une nouvelle édition pour fêter la formi­dable réus­site des desi­gners au cours des années 2020. Par cette mise en abîme, Sun II propose un regard critique sur la tech­no­phi­lie et sur la bien­nale.

 

Char­lotte Favre, The Cere­mony

Inspi­rée par le sublime du tragique de Paul Viri­lio, cette expé­rience immer­sive et émotion­nelle offre une autre inter­pré­ta­tion de la percep­tion occi­den­tale tragique, triste et effrayante de la fin du monde et de la mort. Ici, alors que nous mour­rons tous et toutes, nous sommes invi­té·es à nous tenir sur le seuil, de manière à contem­pler un spec­tacle sublime.

 

Lou-Vanille Tissot-Daguette, Luna Valls-Haenni, LEXOR XQR

Dans un futur sans soleil, l’hu­ma­nité habite des espaces souter­rains gérés par des I.A. Inspi­rée de la nouvelle de Serge Brus­solo, Vue en coupe d’une ville malade (1980), le diorama expose les consé­quences des calculs déli­rants de LEXOR XQR, machine censée assis­ter les humains à coups de proba­bi­li­tés et de prédic­tions scien­ti­fiques. Initia­le­ment conçue pour opti­mi­ser les espaces de vie, elle recycle les maté­riaux dans des confi­gu­ra­tions extrêmes, confi­nant à l’ab­surde.

 

Caro­lina Eckell Bernas­coni, Elena Llosas, Can You Hear Through the Frog ?

Le monde est plongé dans un froid glacial. Un hiver nucléaire a tout recou­vert. Ne subsistent que les ruines de bâti­ments effon­drés, recou­verts d’une fine pous­sière. Le silence fait écho au vide angois­sant. Seuls trois humains ont survécu. Ils viennent de décou­vrir une radio. Les sons captés par la radio instil­lent l’es­poir d’un autre monde possible et atté­nuent le silence oppres­sant. La radio ne dispose que de deux batte­ries. Nul ne sait combien de temps, elles dure­ront.

 

Manon Boyer, Léa Gruaz, Lichen vola­ti­lis

La gravité terrestre a disparu. La Terre dérive dans l’es­pace. Dans l’obs­cu­rité totale, les tempé­ra­tures ont chuté dras­tique­ment, appro­chant du zéro absolu. Les couches géolo­giques se sont sépa­rées, les liquides se sont évapo­rés, créant alors un nuage d’hu­mi­dité. Tout est mort désor­mais. Mais un ultime orga­nisme vivant a survécu. Il a subi de nombreuses muta­tions qui lui ont permis de résis­ter dans cet envi­ron­ne­ment hostile. Au cours de son voyage inter­ga­lac­tique sans fin, à chaque fois que la Terre croise des étoiles émet­tant de la lumière, tels des soleils éphé­mères, le Lichen vola­ti­lis en profite pour absor­ber et stocker l’éner­gie néces­saire à son exis­tence et à sa repro­duc­tion.