The Sun is Gone
© Lou-Vanille Tissot-Daguette
Cet ensemble de sept dioramas, réalisés par des étudiant·es en master Space & Communication, se déroule pendant ou après la disparition du Soleil : spectacle de sa mort, soupe originelle, monde dépourvu de gravité, etc. Autant de scènes à décrypter, entremêlant faits, spéculations et prédictions. Ces dioramas revisitent en effet les Nutshell Studies of Unexplained Death, les maquettes de scènes de crime minutieusement fabriquées au milieu du XXe siècle par Frances Glessner Lee, médecin légiste américaine.
Louna Passal, Élie Girard, Autocookable Pig
Le soleil a été privatisé par des multinationales. Le monde d’en haut, riche, accède à la lumière en payant un abonnement, tandis que le monde d’en bas, pauvre, vit dans l’obscurité, éclairé grâce à la lumière des publicités, omniprésentes, diffusées sur des écrans géants. Les habitant·es survivent dans des voitures-habitations entassées sur des échafaudages, se nourrissent d’Autocookable Pig, du porc génétiquement modifié.
Rahel Rippel, Jan Kaminski, Primordial Soup
La théorie de la Soupe primordiale décrit le commencement de la vie sur Terre il y a des milliards d’années. La fin de la vie organique serait-elle un retour à cette soupe ? Lorsque le Soleil sera mort, l’Être conscient aura absorbé le temps. Une fin infinie n’est plus une fin, il n’y a plus de forme, seulement de la matière.
Romane Buffat, Eléa Malmouche, Sun II
En 2075, l’humanité s’alimentera entièrement à l’énergie solaire, grâce à un satellite miroir permettant de refléter sans arrêt la lumière du soleil sur la terre. La nuit n’existera plus, ni les cycles de repos ; la productivité humaine et industrielle atteindra son apogée. Cinquante ans après la deuxième édition de la Solar Biennale, le mudac accueillera une nouvelle édition pour fêter la formidable réussite des designers au cours des années 2020. Par cette mise en abîme, Sun II propose un regard critique sur la technophilie et sur la biennale.
Charlotte Favre, The Ceremony
Inspirée par le sublime du tragique de Paul Virilio, cette expérience immersive et émotionnelle offre une autre interprétation de la perception occidentale tragique, triste et effrayante de la fin du monde et de la mort. Ici, alors que nous mourrons tous et toutes, nous sommes invité·es à nous tenir sur le seuil, de manière à contempler un spectacle sublime.
Lou-Vanille Tissot-Daguette, Luna Valls-Haenni, LEXOR XQR
Dans un futur sans soleil, l’humanité habite des espaces souterrains gérés par des I.A. Inspirée de la nouvelle de Serge Brussolo, Vue en coupe d’une ville malade (1980), le diorama expose les conséquences des calculs délirants de LEXOR XQR, machine censée assister les humains à coups de probabilités et de prédictions scientifiques. Initialement conçue pour optimiser les espaces de vie, elle recycle les matériaux dans des configurations extrêmes, confinant à l’absurde.
Carolina Eckell Bernasconi, Elena Llosas, Can You Hear Through the Frog ?
Le monde est plongé dans un froid glacial. Un hiver nucléaire a tout recouvert. Ne subsistent que les ruines de bâtiments effondrés, recouverts d’une fine poussière. Le silence fait écho au vide angoissant. Seuls trois humains ont survécu. Ils viennent de découvrir une radio. Les sons captés par la radio instillent l’espoir d’un autre monde possible et atténuent le silence oppressant. La radio ne dispose que de deux batteries. Nul ne sait combien de temps, elles dureront.
Manon Boyer, Léa Gruaz, Lichen volatilis
La gravité terrestre a disparu. La Terre dérive dans l’espace. Dans l’obscurité totale, les températures ont chuté drastiquement, approchant du zéro absolu. Les couches géologiques se sont séparées, les liquides se sont évaporés, créant alors un nuage d’humidité. Tout est mort désormais. Mais un ultime organisme vivant a survécu. Il a subi de nombreuses mutations qui lui ont permis de résister dans cet environnement hostile. Au cours de son voyage intergalactique sans fin, à chaque fois que la Terre croise des étoiles émettant de la lumière, tels des soleils éphémères, le Lichen volatilis en profite pour absorber et stocker l’énergie nécessaire à son existence et à sa reproduction.