Voici une machine qui crée un objet par jour. Elle s’inspire des arbres, qui réagissent et poussent en fonction de la lumière disponible. Alimentée par le soleil, elle se met en marche à son lever et s’éteint à son coucher. Selon un rythme constant, couche par couche, elle dépose du fil et un liant autour d’une âme. Tour après tour, la machine crée une forme qui deviendra un banc ou une lampe. Le mobilier est plus ou moins grand selon la saison. Le résultat reflète également la météo du jour. Lorsque le soleil brille de toute sa force, les couches sont épaisses et la couleur pâle. Un nuage passe ? Celles-ci s’affinent et deviennent plus foncées.
Sous nos latitudes, la formation du bois est saisonnière, révélant des cernes grâce à leur coloration claire du printemps et de l’été, sombre de l’automne et de l’hiver. The Idea of a Tree transfère ce phénomène dans un dispositif mécanique : une machine autonome traduit les cycles du soleil en objets uniques. Leur longueur varie selon les saisons ; les plus longs sont produits l’été, les plus courts l’hiver.
La machine s’appelle Recorder One. Diurne, elle fonctionne à la lumière naturelle, du lever au coucher du soleil. Elle enroule alors des fils colorés imbibés de liant autour d’une matrice selon l’intensité de la lumière. Ce procédé produit des couches épaisses et claires sous un soleil éclatant, fines et sombres lorsque le ciel est couvert. Chaque pièce est une archive tridimensionnelle d’un contexte, reflet des changements météorologiques, témoin matériel d’un « ici et maintenant ». Recorder One élargit ainsi le débat sur les origines et la fabrication locale, transcendant savoir-faire et matériau pour embrasser une perspective plus vaste. The Idea of a Tree propose un mobilier à la fois cosmique et contextuel, véritable archive d’un dialogue entre données géographiques et mouvement mécanique.