Staring at the Sun

Alice Bucknell, 2024-2025

Ce docu­men­taire de science-fiction en 3D explore les enjeux de la géo-ingé­nie­rie solaire : la modi­fi­ca­tion déli­bé­rée, à grande échelle, des systèmes clima­tiques terrestres par la mani­pu­la­tion de l’in­fluence du soleil. À travers divers lieux dans le monde, en donnant la parole à des acteur·­rices humain·es et non humain·es, sont exami­nés des projets en cours de recherche, notam­ment permis par le déve­lop­pe­ment de la puis­sance de calcul. Un véri­table travail d’enquête sur les tech­no­lo­gies nova­trices qui redé­fi­nissent notre rela­tion à la planète, tout en brouillant la fron­tière entre réalité et fiction.

©  Alice Bucknell, image still from Staring at the Sun, two-channel 4k video, 2024—2025. Commissioned and coproduced by the EPFL CDH AiR program 2024, Enter the Hyper-Scientific, Swiss Federal Institute of Technology Lausanne and mudac, Musée cantonal de design et d’arts appliqués contemporains, Lausanne. Image courtesy the artist.

©  Alice Bucknell, image still from Staring at the Sun, two-channel 4k video, 2024—2025. Commissioned and coproduced by the EPFL CDH AiR program 2024, Enter the Hyper-Scientific, Swiss Federal Institute of Technology Lausanne and mudac, Musée cantonal de design et d’arts appliqués contemporains, Lausanne. Image courtesy the artist.

©  Alice Bucknell, image still from Staring at the Sun, two-channel 4k video, 2024—2025. Commissioned and coproduced by the EPFL CDH AiR program 2024, Enter the Hyper-Scientific, Swiss Federal Institute of Technology Lausanne and mudac, Musée cantonal de design et d’arts appliqués contemporains, Lausanne. Image courtesy the artist.

Alors que l’hu­ma­nité aborde une nouvelle ère de l’in­gé­nie­rie clima­tique, Alice Buck­nell opère une mise en abîme en embras­sant la nature para-fiction­nelle et para­doxale du docu­men­taire de science-fiction. Iel recourt aux logi­ciels, notam­ment utili­sés dans la concep­tion de jeux vidéo, pour créer une narra­tion à la fron­tière des faits et des fictions, de manière à appré­hen­der les limites poreuses qui séparent avan­cées tech­no­lo­giques actuelles et imagi­naires du futur. Iel examine comment ces limites redé­fi­nissent notre rela­tion au monde: que se passe-t-il quand la carte devient le terri­toire? quand un envi­ron­ne­ment complexe est réduit à ce qui est modé­li­sable pour deve­nir une entité suppo­sé­ment contrô­lable?

Dans la version diffu­sée au mudac du travail d’Alice Buck­nell, est montrée la confron­ta­tion entre Seth, le P.-D.G. fictif de la start-up Selling Sunsets, et Dere­cho, un super-ordi­na­teur bien réel du Wyoming qui mouline actuel­le­ment des simu­la­tions pour déter­mi­ner si la géo-ingé­nie­rie solaire est perti­nente. Depuis le désert nord-améri­cain, Seth vend des petites doses de soufre à injec­ter dans l’at­mo­sphère grâce à des ballons d’hé­lium, une solu­tion, argu­mente-t-il, effi­cace et bon marché pour atté­nuer le réchauf­fe­ment clima­tique. Face à lui, Dere­cho, au cœur de vastes forêts, pilote Earth Engine, un programme virtuel de contrôle des émis­sions de carbone dirigé par la planète elle-même. Ennuyé par la réso­lu­tion parfaite de ce jumeau numé­rique, Dere­cho utilise sa mémoire vive dispo­nible pour imagi­ner ce qu’il ne peut pas calcu­ler, et se perd dans les nuages en zoomant à l’in­fini. Ces derniers, frac­tals parfaits sans échelle, résistent à leur modé­li­sa­tion.

Réalisé par