Le puits à souhait

Retour aux sources

Certaines sources ne donnent pas sans retour. Il existe une relation transactionnelle entre l’usager ou l’usagère et l’eau, un don ou un contre-don ritualisé et notamment opéré, dans le folklore germanique et celte, par la médiation d’un puits à souhait. C’est notamment le cas de la source Santa Verena, à Baden. Le vœu formulé, généralement de guérison, est négocié. Il convient en effet de jeter une pièce de monnaie dans le puits après avoir murmuré son vœu, la manière dont la pièce atterrit étant considérée comme déterminante pour la réalisation de celui-ci. Le premier dispositif proposé itère autour de cette typologie transactionnelle. Posées sur un cône en pierre, lui-même en contact avec l’eau miraculeuse, trois sphères de cuivre paraissent en apesanteur. Cette trinité bien connue de la liturgie ne suggère-t-elle pas également la grand-mère, la mère et la fille ? Le cuivre, très sensible aux minéraux contenus dans les eaux miraculeuses, réagit à ce pouvoir de transformation, d’altération de ces eaux, et pourtant ses propriétés antibactériennes en font un de ses principaux conducteurs. Un anneau les relie, l’Aîon, le temps cyclique, celui des saisons et de la renaissance. Est-ce dans cet anneau qui retient la trinité ou bien au fond du puits, à la base du cône qui la soutient, que la pièce doit aller pour que le vœu se réalise ?

Felipe Ribon, Acquae Helveticae, Puits à souhait, 2024
Couronnes en cuivre
Dimensions : D. 450 × H. 220 mm

Produit par l’atelier Marischael
Collection du mudac, Lausanne

Felipe Ribon, Bassin en pierre des Alpes, 2024
Dimensions : L. 1 000 × H. 350 mm
Produit par Panetti Marmi
Collection du mudac, Lausanne