The Abysses of the Scor­ching Sun

Nicky Assmann, 2018-2024

Dans cette instal­la­tion ciné­tique, un objet tech­nique impo­sant pour­suit lente­ment la course du soleil. Grâce à un dispo­si­tif de projec­tion de lumière et de réflexion, il génère des images pris­ma­tiques en mouve­ment, qui paraissent repro­duire la fusion des atomes au cœur du soleil. Est-ce l’an­xiété collec­tive face à un avenir écolo­gique incer­tain qui est ici parta­gée ? La fragi­lité de notre exis­tence en regard de l’in­fini du cosmos ? La déter­mi­na­tion des êtres humains à survivre, quitte à recréer des astres arti­fi­ciels ?

© Cycles – Macular Collective exhibition

© Cycles – Macular Collective exhibition

© Cycles – Macular Collective exhibition

The Abysses of the Scor­ching Sun pointe les rela­tions entre le temps, l’in­fini, le réchauf­fe­ment clima­tique et la place de l’hu­ma­nité dans un univers en mouve­ment perpé­tuel. Le perpe­tuum mobile fait réfé­rence à un système hypo­thé­tique qui pour­rait fonc­tion­ner indé­fi­ni­ment sans source d’éner­gie exté­rieure. À l’in­verse d’un cadran solaire – utilisé jadis pour indiquer l’heure par l’ombre portée d’un gnomon en fonc­tion de la posi­tion du soleil –, ce dispo­si­tif dirige, dans un espace protégé de la lumière natu­relle, les fais­ceaux d’une source arti­fi­cielle vers le soleil, quelle que soit sa posi­tion. Ces rayons créent, par des méca­nismes de réflexion et de diffrac­tion, des motifs colo­rés qui évoluent au fil de la jour­née. Les projec­tions pris­ma­tiques sur les murs évoquent ainsi l’œil d’une tempête, ce moment suspendu entre calme et chaos, à la fron­tière de l’in­sta­bi­lité. Si les cycles, accom­pa­gnés d’une compo­si­tion sonore conti­nue, rendent tangible le mouve­ment perpé­tuel du soleil, ils expriment aussi un équi­libre fragile, désta­bi­lisé par l’en­tro­pie.

La présence éminente de la machine donne un indice : les humains, créa­teurs de dispo­si­tifs tech­no­lo­giques, seraient-ils en cause ? Notre désir d’in­ter­ve­nir sur des forces infi­ni­ment plus vastes, comme le soleil, est-il légi­time ? L’ins­tal­la­tion nous place dans le cosmos, face à la trivia­lité de nos exis­tences et, para­doxa­le­ment, nous révèle l’ou­tre­cui­dance de certaines de nos prouesses tech­no­lo­giques.

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