Réflec­teurs solaires

Nathanaël Abeille, 2016-2024

Ces dispo­si­tifs permettent de renvoyer la lumière natu­relle depuis des zones enso­leillées vers des zones sombres, tant à l’échelle urbaine que domes­tique. Un geste assu­ré­ment simple, mais égale­ment salu­taire et parti­cu­liè­re­ment déli­cat alors même que la qualité de la réflexion trans­forme les espaces et la manière dont nous les vivons. Natha­naël Abeille a ainsi déve­loppé, en colla­bo­ra­tion avec diffé­rents arti­sans, des savoir-faire précis pour subli­mer les capa­ci­tés réflec­tives de certains maté­riaux nobles, tels le verre, la céra­mique et le métal.

© Nathanaël Abeille, Colomé

© Nathanaël Abeille, Colomé

© Nathanaël Abeille, Colomé

© Nathanaël Abeille, Colomé

© Nathanaël Abeille, Colomé

Lorsque les rayons du soleil rebon­dissent sur une surface d’eau qui vibre, ils dessinent de fabu­leux motifs. On observe ces caus­tiques sous les ponts, sur la coque d’un bateau qui oscille, sur les rebords d’une piscine. En ville, on peut aper­ce­voir un reflet, celui, fortuit, d’un rayon de soleil sur une façade en verre.

Natha­naël Abeille est un éclai­ra­giste diurne. Il dédie sa pratique à ces phéno­mènes et les appri­voise ; il travaille leur qualité, leur substance, leur poten­tia­lité. Dans une démarche forcé­ment contex­tuelle et volon­tai­re­ment arti­sa­nale, il conçoit des objets domes­tiques et urbains à mettre au soleil, ceux-ci réagis­sant au temps qui passe aussi bien qu’au temps qu’il fait. À La Bricarde, dans les quar­tiers nord de Marseille, le desi­gner a installé une série de réflec­teurs en verre coloré sur une colline en face d’un grand ensemble d’im­meubles. Alors qu’au coucher du soleil les appar­te­ments étaient éclai­rés par la lumière blanche des néons, ils accueillent désor­mais ces rayons colo­rés. Natha­naël Abeille conçoit égale­ment des objets domes­tiques qui, expo­sés au soleil, prolongent sa portée à l’in­té­rieur des habi­tats : au fil des heures et des saisons, leurs reflets évoluent dans la pièce. En verre souf­flé ou opalin, en alumi­nium ou en porce­laine émaillée, chaque créa­tion sublime les rayons par une alchi­mie de matière et de savoir-faire. Peut-être un jour les réflec­teurs se multi­plie­ront-ils ? Alors on vivra dans des villes où les bâti­ments, et même les pièces des appar­te­ments, s’en­so­leille­ront les uns les autres.

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