Have a Nice Day

Common Accounts, 2024-2025
Actuellement visible dans l’exposition “Soleil·s

© Saskia Knobel

Have a Nice Day est un soleil arti­fi­ciel en forme de tapis­se­rie. Les visi­teur·euses sont invi­té·es à profi­ter de sa chaleur, des sons et des fréquences lumi­neuses qu’il émet via diffé­rents dispo­si­tifs tech­no­lo­giques qui sont agré­gés. L’ins­tal­la­tion consi­dère ainsi le soleil comme une batte­rie cosmique qu’on peut à souhait répliquer et redi­ri­ger pour des usages aussi divers que la réha­bi­li­ta­tion cellu­laire, la lutte contre le vieillis­se­ment de la peau ou encore pour stimu­ler la ferti­lité. Entre menace et bien­veillance, le senti­ment ambi­va­lent ressenti est bien celui de notre époque.

© Saskia Knobel

© Common Accounts

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L’ins­tal­la­tion Have a Nice Day explore le soleil comme une éner­gie domes­tiquée, réem­ployée à diffé­rentes fins. Dans une époque empreinte de techno-science, elle reflète notre rapport ambi­va­lent à l’astre : autre­fois symbole de vie, le soleil est aujour­d’hui rendu respon­sable du réchauf­fe­ment clima­tique et de nombreux cancers. Par son carac­tère immer­sif, l’ins­tal­la­tion engage les visi­teur·euses à expé­ri­men­ter physique­ment la tension entre contrôle et dépen­dance, entre éros et thana­tos, évoquant ainsi les enjeux critiques du rapport de l’hu­main à son envi­ron­ne­ment et à son corps.

Le projet puise dans des réflexions philo­so­phiques et scien­ti­fiques, en premier lieu dans le cosmisme russe qui lie desti­née humaine, conquête du cosmos et tech­no­lo­gie. La Part maudite (1949) de Georges Bataille, essai dans lequel le soleil incarne une éner­gie débor­dante, aussi créa­trice que destruc­trice, est égale­ment une source d’ins­pi­ra­tion. Ces influences nour­rissent une inter­ro­ga­tion contem­po­raine : comment cana­li­ser cette force incom­men­su­rable sans exacer­ber les déséqui­libres qu’elle engendre ? Dans un monde tech­no­lo­gique en muta­tion, Have a Nice Day propose une expé­rience corpo­relle immer­sive, trans­for­mant les angoisses liées au climat en une réflexion esthé­tique. Par sa lumière arti­fi­cielle, l’ins­tal­la­tion éclaire les para­doxes de notre époque : maîtrise du vivant et perte possible de son essence.

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