Ce projet entrepreneurial allie conquête spatiale et réponse technologique à la nécessaire transformation de notre mix énergétique. Il vise à récolter de l’énergie au-delà de la stratosphère grâce à des panneaux solaires en orbite. Les électrons ainsi captés seraient ensuite envoyés vers la Terre par l’intermédiaire de faisceaux. L’approche retenue vise à limiter les allers- retours polluants des fusées pour livrer ces panneaux : elle envisage l’installation d’une usine de fabrication sur la Lune et d’un ascenseur spatial qui la relierait à une rampe de lancement en orbite géostationnaire.
Le plus grand marché sur Terre est celui de l’énergie. Fournir une énergie inépuisable et propre depuis l’espace serait-il non seulement possible mais encore profitable ? Pour répondre à la transition énergétique, des projets de recherche sont actuellement menés conjointement entre des laboratoires d’universités et des agences spatiales en Europe, aux États-Unis, en Chine, en Australie, en Russie, en Corée du Sud et au Japon. Ils traitent de l’opportunité d’orienter l’industrie spatiale vers la production énergétique.
La plupart des solutions de space based solar power, ou énergie solaire spatiale, reposent sur des systèmes lancés directement depuis la Terre. Greater Earth Energy Synergies, la stratégie développée par le chercheur Arthur Woods et le designer Andreas Vogler au sein de l’agence Astrostrom est, au contraire, d’installer une usine de panneaux solaires directement sur la Lune, à partir de matériaux locaux. Cette infrastructure lunaire produirait également du propergol, le carburant des fusées. Elle permettrait d’atténuer considérablement l’effet d’étranglement de la capacité de lancement des fusées, mais également les impacts environnementaux. Ce projet ne se contente pas de proposer une solution dans l’espace aux problèmes climatiques et énergétiques de l’humanité, il ouvre également une nouvelle perspective liée à la poursuite de la conquête spatiale: quelle meilleure raison, en effet, d’aller sur la Lune ?