Fella­ria’s Time Capsule

TAKK, 2024

Cette capsule tempo­relle permet à un morceau de biodi­ver­sité de voya­ger dans un futur probable. La sphère de deux mètres de diamètre intègre un appa­reillage tech­no­lo­gique capable de créer les condi­tions qu’une parcelle de terre pour­rait connaître en 2070 – en l’es­pèce un morceau de terri­toire situé sous le futur ex-glacier Fella­ria, en Lombar­die. Entre adap­ta­tion et dispa­ri­tion, entre mort et vita­lité, la simu­la­tion pose le débat : doit-on regar­der le glacier s’en aller, ou la prai­rie s’ins­tal­ler ?

© TAKK // mireia luzárraga + alejandro muiño. Tous droits réservés

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Grâce à un ensemble de tech­no­lo­gies sophis­tiquées – des lampes repro­dui­sant un spectre solaire ampli­fié, des surfaces réflé­chis­santes imitant un rayon­ne­ment plus intense, un système d’ir­ri­ga­tion géné­rant les fluc­tua­tions impor­tantes –, ce micro­cosme auto­nome déve­loppe un fragile équi­libre. Écrin à la fois magni­fique et morti­fère, il accueille une végé­ta­tion symbo­lique. Si certaines espèces pros­pèrent dans cet envi­ron­ne­ment futu­riste, elles le font au détri­ment des glaces dites éter­nelles et désor­mais fondues.

Plus qu’une prouesse tech­no­lo­gique, cette instal­la­tion appré­hende la complexité de nos postures actuelles face aux trans­for­ma­tions radi­cales des écosys­tèmes vivants. Les capa­ci­tés tech­no­lo­giques dont nous dispo­sons permettent bien de repro­duire, comme on le ferait dans une navette spatiale, les condi­tions de la vie. Nous sommes tentés de croire que la tech­no­lo­gie pour­rait répa­rer les déséqui­libres écolo­giques qu’elle a contri­bué à créer, que nous pour­rions orien­ter cette puis­sance arti­fi­cielle vers la sauve­garde des écosys­tèmes mena­cés et, pour­tant, c’est mani­feste, la vita­lité qui se déploie dans cette capsule nous enjoint à adop­ter une autre atti­tude. Telle une synec­doque, cette sphère rappelle en effet que la vie est un miracle. Ne rend-elle pas hommage à la Terre, l’unique planète connue à ce jour qui abrite la vie ? Telle une minia­ture de la biosphère, elle recadre notre puis­sance tech­no­lo­gique. Les forces qui permettent la vie, même à l’heure des désastres, sont bien cosmiques – et pas qu’hu­maines.

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