Cette série de douze assiettes en céramique gravées constitue un essai d’économie politique qui place le Soleil au cœur d’une refonte des systèmes de valeur, fondée sur le principe de durabilité. Partant du constat que les ressources géologiques terrestres sont finies et que l’extraction minière et fossile est irréversible, le collectif d’artistes Disnovation.org propose une alternative radicale : établir un étalon économique basé sur la photosynthèse. En transformant les rayons du Soleil en matière organique, ce processus est la seule source de composés carbonés renouvelables essentiels à la vie sur Terre.
Chaque assiette explore une perspective distincte – historique, biophysique ou encore rhétorique – afin de relier les énergies solaires renouvelables aux besoins fondamentaux de l’humanité.
- Dévorer le soleil. Cette illustration ouvre la série en mettant en scène la figure alchimique du lion vert dévorant le Soleil, accompagnée des citations clés qui structurent cette recherche.
- Appropriation humaine de la photosynthèse. L’énergie solaire, continuellement convertie en biomasse par la photosynthèse à l’échelle planétaire, est de plus en plus exploitée par l’ensemble des activités humaines (pétrole, bois, élevage, alimentation…).
- Pyramide énergétique. La photosynthèse alimentée par le rayonnement solaire, constitue la base de la pyramide alimentaire dont les prédateurs, et aujourd’hui les humains, occupent le sommet.
- Les humains peuvent affirmer ce qu’ils veulent. Souligne trois écueils principaux des discours économiques contemporains, à la fois déconnectés de la réalité et en contradiction avec une approche matérialiste de l’économie.
- Flux d’énergie cosmique. cartographie la manière dont l’économie humaine dépend de l’énergie cosmique tout en mettant en cause ses équilibres délicats.
- Décharge anthropique de la batterie Terre-espace. Tiré d’un article scientifique, présente l’extractivisme du mode de vie moderne comme un épuisement accéléré de la part non renouvelable du système énergétique terrestre.
- Travail de la biosphère. Cette citation du XIXe siècle rappelle que les flux énergétiques de la biosphère, alimentés par l’énergie solaire, constituent le fondement de l’économie humaine.
- La bioéconomie. Concept défendu par N. Georgescu-Roegen, pionnier de l’économie écologique, souligne les interdépendances entre l’économie, l’énergie et les cycles biophysiques. Elle met ainsi en lumière les limites naturelles qui encadrent l’activité économique.
- L’Énergie comme monnaie universelle. D’après le chercheur canadien Vaclav Smil, l’énergie qui anime la vie ainsi que le cosmos, constitue la véritable base de notre économie, elle est la seule devise universelle.
- Monnaies Comestibles. Certaines monnaies d’échange historiques provenaient de produits de la photosynthèse, incarnant une vision renouvelable et une valeur énergétique intrinsèque, en contraste avec celles fondées sur les métaux ou sur des valeurs prétendument immatérielles.
- Flux solaires. Illustre les diminutions du flux énergétique solaire à chaque étape, depuis son passage dans l’atmosphère terrestre jusqu’à son absorption par les organismes photosynthétiques, puis son utilisation par les humains.
- Comptabilité éMergie. Se base sur le modèle Émergie développé par l’écologiste H. T. Odum, il fournit une unité : les « joules équivalents solaires » afin d’appréhender une économie terrestre à partir de l’énergie primaire : le Soleil.