Eating the Sun

Cette série de douze assiettes en céra­mique gravées consti­tue un essai d’éco­no­mie poli­tique qui place le Soleil au cœur d’une refonte des systèmes de valeur, fondée sur le prin­cipe de dura­bi­lité. Partant du constat que les ressources géolo­giques terrestres sont finies et que l’ex­trac­tion minière et fossile est irré­ver­sible, le collec­tif d’ar­tistes Disno­va­tion.org propose une alter­na­tive radi­cale : établir un étalon écono­mique basé sur la photo­syn­thèse. En trans­for­mant les rayons du Soleil en matière orga­nique, ce proces­sus est la seule source de compo­sés carbo­nés renou­ve­lables essen­tiels à la vie sur Terre. 

Chaque assiette explore une pers­pec­tive distincte – histo­rique, biophy­sique ou encore rhéto­rique – afin de relier les éner­gies solaires renou­ve­lables aux besoins fonda­men­taux de l’hu­ma­nité.

  1. Dévo­rer le soleil. Cette illus­tra­tion ouvre la série en mettant en scène la figure alchi­mique du lion vert dévo­rant le Soleil, accom­pa­gnée des cita­tions clés qui struc­turent cette recherche.
  2. Appro­pria­tion humaine de la photo­syn­thèse. L’éner­gie solaire, conti­nuel­le­ment conver­tie en biomasse par la photo­syn­thèse à l’échelle plané­taire, est de plus en plus exploi­tée par l’en­semble des acti­vi­tés humaines (pétrole, bois, élevage, alimen­ta­tion…).
  3. Pyra­mide énergé­tique. La photosynthèse alimen­tée par le rayon­ne­ment solaire, consti­tue la base de la pyra­mide alimen­taire dont les préda­teurs, et aujour­d’hui les humains, occupent le sommet.
  4. Les humains peuvent affir­mer ce qu’ils veulent. Souligne trois écueils prin­ci­paux des discours écono­miques contem­po­rains, à la fois décon­nec­tés de la réalité et en contra­dic­tion avec une approche maté­ria­liste de l’éco­no­mie.
  5. Flux d’énergie cosmique. carto­gra­phie la manière dont l’éco­no­mie humaine dépend de l’éner­gie cosmique tout en mettant en cause ses équi­libres déli­cats. 
  6. Décharge anthro­pique de la batte­rie Terre-espace. Tiré d’un article scien­ti­fique, présente l’ex­trac­ti­visme du mode de vie moderne comme un épui­se­ment accé­léré de la part non renou­ve­lable du système éner­gé­tique terrestre.
  7. Travail de la biosphère. Cette cita­tion du XIXe siècle rappelle que les flux éner­gé­tiques de la biosphère, alimen­tés par l’éner­gie solaire, consti­tuent le fonde­ment de l’éco­no­mie humaine.
  8. La bioé­co­no­mie. Concept défendu par N. Geor­gescu-Roegen, pion­nier de l’éco­no­mie écolo­gique, souligne les inter­dé­pen­dances entre l’éco­no­mie, l’éner­gie et les cycles biophy­siques. Elle met ainsi en lumière les limites natu­relles qui encadrent l’ac­ti­vité écono­mique.
  9. L’Éner­gie comme monnaie univer­selle. D’après le cher­cheur cana­dien Vaclav Smil, l’éner­gie qui anime la vie ainsi que le cosmos, consti­tue la véri­table base de notre écono­mie, elle est la seule devise univer­selle.
  10.  Monnaies Comes­tibles. Certaines monnaies d’échange histo­riques prove­naient de produits de la photo­syn­thèse, incar­nant une vision renou­ve­lable et une valeur éner­gé­tique intrin­sèque, en contraste avec celles fondées sur les métaux ou sur des valeurs préten­du­ment imma­té­rielles.
  11. Flux solaires. Illustre les dimi­nu­tions du flux éner­gé­tique solaire à chaque étape, depuis son passage dans l’at­mo­sphère terrestre jusqu’à son absorp­tion par les orga­nismes photo­syn­thé­tiques, puis son utili­sa­tion par les humains.
  12.  Comp­ta­bi­lité éMer­gie. Se base sur le modèle Émer­gie déve­loppé par l’éco­lo­giste H. T. Odum, il four­nit une unité : les « joules équi­va­lents solaires » afin d’ap­pré­hen­der une écono­mie terrestre à partir de l’éner­gie primaire : le Soleil.

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