Circa Diem 2.0

Marilyne Andersen et al., 2025

L’ex­po­si­tion quoti­dienne à la lumière est un facteur clé d’une vie saine et durable dans un envi­ron­ne­ment urbain. Captée par l’œil, la lumière régule notre neuro­phy­sio­lo­gie et affecte profon­dé­ment le carac­tère vivable des villes, où nous passons de plus en plus de temps en inté­rieur. Cette immer­sion multi­sen­so­rielle fait prendre conscience de la menace que repré­sente notre décon­nexion à la lumière natu­relle, et fait réflé­chir sur les rela­tions entre modes de vie urbains et hygiène lumi­neuse sur une jour­née de vie – ou plutôt une jour­née de lumière.

© EPFL – PL-MTI (A. Santa Cruz)

© EPFL – PL-MTI (A. Santa Cruz)

© EPFL – PL-MTI (A. Santa Cruz)

© EPFL – PL-MTI (A. Santa Cruz)

Une expo­si­tion insuf­fi­sante à la lumière le jour, ou exces­sive le soir et la nuit, affecte notre rythme circa­dien et peut avoir un effet délé­tère sur notre santé, notre bien-être et notre sommeil. L’ar­chi­tec­ture et le tissu urbain condi­tionnent notre accès à la lumière du jour, souvent au point de nous décon­nec­ter presque entiè­re­ment du cycle natu­rel. En péné­trant dans l’en­ceinte anonyme que forme le rideau qui l’en­toure, Circa Diem 2.0 invite à déam­bu­ler dans un laby­rinthe de mono­lithes, évoca­teur d’un envi­ron­ne­ment urbain oppres­sant. Le passage du temps y est ressenti en suivant la course solaire à travers les quatre phases d’une jour­née de vingt-quatre heures : le matin, le midi, le soir et la nuit. D’un cycle jour-nuit à l’autre, ces phases sont bercées par le ronron­ne­ment urbain qu’on leur asso­cie et célèbrent les quali­tés lumi­neuses que chacune d’elles offre au natu­rel.

Cette expé­rience senso­rielle renvoie à notre propre hygiène lumi­neuse en ville. À quatre moments clés, des images sont géné­rées par des lentilles produites par une nouvelle tech­no­lo­gie de modu­la­tion lumi­neuse basée sur le prin­cipe de réfrac­tion. Ces lentilles contrôlent les contrastes avec une préci­sion pous­sée à l’ex­trême, invoquant ainsi le rôle de filtre que joue l’en­vi­ron­ne­ment bâti sur notre accès à la lumière du jour. Des nuages de lumière se trans­forment alors furti­ve­ment en images urbaines porteuses de messages, avant de s’éva­po­rer pour lais­ser la course solaire se pour­suivre.

 

Crédits addi­tion­nels

Design et construc­tion : plate­forme SKIL (EPFL), S. Wasi­lewski (LIPID, EPFL), AGM et B. Magne­nat, Solu­tions Acous­tiques, Guggis­berg

Élec­tro­nique et éclai­rage : plate­forme PL-MTI (EPFL)

Image­rie : labo­ra­toires GCM et LIPID (EPFL), Rayform SA

Sono­ri­sa­tion : M. Limoujoux

Produc­tion soute­nue par l’EPFL

La version initiale de cette instal­la­tion, Circa Diem (400 × 575 cm), expo­sée dans un format hybride à la Seoul Bien­nale of Archi­tec­ture and Urba­nism en 2021, puis révé­lée plei­ne­ment dans l’ex­po­si­tion Ligh­ten Up! On Biology and Time à l’EPFL Pavi­lions en 2023, a émergé d’une colla­bo­ra­tion entre EPFL et HEAD Genève (Mari­lyne Ander­sen avec Mark Pauly, Florin Isvo­ranu, Javier Fernán­dez-Contre­ras). Circa Diem 2.0 s’ins­pire des mêmes narra­tif et concept dans une forme tota­le­ment renou­ve­lée.