A Shroud Woven of Solar Threads

Avec le réchauf­fe­ment clima­tique actuel, les rayons du soleil se font menaçants. Certains préco­nisent de les filtrer grâce aux tech­niques de géo-ingé­nie­rie consis­tant à déployer des parti­cules dans la stra­to­sphère. Ce film nous invite à emprun­ter une autre voie, celle prise en Méso­po­ta­mie il y a plus de 4000 ans, alors qu’une longue séche­resse a été à l’ori­gine d’une crise agri­cole et poli­tique. Les Iraniens ont alors invoqué la figure de Mithra, ratta­chée au Soleil. Il s’agit de la première négo­cia­tion connue de l’Hu­ma­nité avec cet astre : trou­ver un équi­libre entre influences célestes et besoins terrestres.

Le soleil, source de vie et de puis­sance, a toujours occupé une place ambi­va­lente dans les imagi­naires humains. Tantôt vénéré pour sa géné­ro­sité, tantôt redouté pour sa rigueur, il incarne l’in­ter­ac­tion complexe entre forces géophy­siques et aspi­ra­tions humaines. Là où certaines civi­li­sa­tions anciennes l’ama­douaient par des pratiques spiri­tuelles et symbo­liques, le monde contem­po­rain, scien­ti­fique et désen­chanté, tente de le contrô­ler par des solu­tions tech­niques telles que la géo-ingé­nie­rie.

Le recours à des tech­no­lo­gies plané­taires soulève cepen­dant des ques­tions éthiques et philo­so­phiques majeures. En cher­chant à maîtri­ser le soleil, ne risquons-nous pas de pertur­ber des équi­libres écolo­giques subtils que nous compre­nons encore mal ? Cette volonté de contrôle traduit-elle un excès de confiance ou, pire, une inca­pa­cité à conce­voir une coha­bi­ta­tion harmo­nieuse avec les autres vivants ? Ce film suggère une alter­na­tive en revi­si­tant l’his­toire : la rela­tion des anciennes civi­li­sa­tions avec le Soleil n’est pas de l’ordre de la domi­na­tion, mais de l’ajus­te­ment et du respect. À travers la figure de Mithra, les Perses anciens envi­sa­geaient les phéno­mènes célestes non pas comme des éléments à mani­pu­ler, mais comme des forces avec lesquelles dialo­guer. Le récit soulève un enjeu fonda­men­tal : face aux crises clima­tiques actuelles, l’hu­ma­nité ne pour­rait-elle pas renouer avec des formes plus sensibles de compré­hen­sion du monde ?