Connaissez-vous l’expression « l’oeuf de Colomb » ? Selon certains, lors d’un repas auquel assistait Christophe Colomb, un invité aurait dénigré sa découverte du Nouveau Monde en affirmant qu’il suffisait d’y penser. Colomb aurait alors défié les convives de faire tenir un oeuf debout. Personne n’y réussit sauf l’explorateur qui aurait simplement écrasé l’extrémité de l’œuf et se serait écrié : « Il suffisait d’y penser ». Considéré comme l’un des maîtres du bijou conceptuel, Otto Künzli, créateur suisse établi à Munich, met en doute les évidences et critique les travers de notre société avec ironie ; c’est un briseur de conventions. Il utilise le bijou comme moyen d’expression mais n’en oublie pas sa fonction d’ornement. Il joue avec les symboles et nos références collectives.
À l’occasion du 500e anniversaire de la découverte du Nouveau Monde, Otto Künzli crée cette métaphore de la naissance de l’Amérique. La tête de Mickey se superpose à l’œuf de Colomb pour une broche qui se porte sur l’épaule.
Otto Künzli est là, tout entier. Des mains intelligentes et un esprit malicieux. Une critique sociale rusée et drôle. Des bijoux excellemment ouvragés dont le sens est immédiatement compréhensible : leur titre vous met sur la piste, comme une devinette. Des formes épurées, liées à la fonction du bijou. Une envie d’aller à l’essentiel et des trouvailles techniques ingénieuses. Il suffisait d’y penser.
